الجمعة، 20 نوفمبر 2015

Pour qu'on puisse parler d'erreur médicale

Pour qu'on puisse parler d'erreur médicale, il faut, bien entendu, une erreur, mais aussi des séquelles importantes et un lien direct entre la faute et les complications. Me SABER BEN AMMAR,  Avocat à la cour de cassation et président de l'Association d'Aide aux Victimes d'Accidents médicaux  (ADOSAVIAC), répond à nos questions.

- Qu’appelle-t-on « erreur médicale » ?

« À vrai dire, il n’existe à ce jour aucune définition précise. On peut dire que l’erreur médicale (ou faute) est un acte commis par un membre du corps médical, dont les conséquences sont particulièrement graves par rapport à l’acte pratiqué initialement.

Il faut différencier l’erreur médicale de l’aléa thérapeutique qui correspond à des complications graves mais sans aucun acte fautif. »

À quoi peut être due une erreur médicale ?

« L’erreur médicale n’est pas uniquement imputable aux médecins, mais à tous les membres du corps médical : médecins généralistes, spécialistes, infirmières, sages-femmes…

Tout acte médical de diagnostic (en particulier en cardiologie et en radiologie), de soins, d’intervention chirurgicale peut générer une erreur médicale. L’erreur médicale peut être secondaire à une faute caractérisée (erreur de côté, de dosage d’un médicament) ou une maladresse ou une négligence (mauvaise réalisation de suture, oubli d’un corps étranger, mauvaise surveillance post opératoire…). »

- Quelles sont les erreurs médicales les plus courantes ?

« L’erreur médicale se rencontre, par ordre de fréquence :

en gynécologie obstétrique (retard de réalisation d’une césarienne) ;
en anesthésie-réanimation (arrêt respiratoire par mauvaise surveillance au réveil) ;
en chirurgie y compris la chirurgie esthétique ;
en médecine (erreur de diagnostic, de traitement) ;
et dans tous les cas de problèmes infectieux. »
- Connaît-on la proportion de patients concernés par ces erreurs ?

« Contrairement à d’autres pays, comme la Grande-Bretagne ou les USA, la déclaration des erreurs médicales n’est pas obligatoire, en Tunisie. Les hôpitaux ne communiquent donc jamais sur le sujet.

Nous ne disposons que de quelques chiffres transmis, de façon aléatoire, par les compagnies d’assurances médicales  On estime à 800 le nombre de morts, par an, liées à une infection nosocomiale. Le chiffre de 5000 erreurs médicales est parfois avancé, mais il englobe tous les types d’erreur allant de la survenue du décès à quelques jours d’hospitalisation. »

- Comment se situe le système médical français par rapport à d’autres pays ?

« Pendant de nombreuses années, il était dit que nous avions la meilleure médecine de l'Afrique, quoique cette affirmation mérite aujourd’hui d’être nuancée.

En effet, dans les établissements et en particulier les hôpitaux, un problème se pose au service des urgences. C’est dans ce service que doivent se trouver les médecins les plus compétents, capables de faire rapidement un diagnostic et d’orienter les malades vers le service spécialisé correspondant. Le manque de personnel de grande compétence, pour diverses raisons (salaires, surcroît de travail…) perturbe la qualité du service d’urgence. »

Avez-vous déjà été victime d'une erreur médicale au cours d'une intervention ? Quelle a été votre parcours du combattant pour la faire reconnaître ? N’hésitez pas à laisser votre témoignage et à argumenter sur la question dans l’encadré « Commentaire sur l’article » ci-dessous.


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